ELEVAGE DE TAUREAUX ET CHEVAUX DE RACE CAMARGUE

L’élevage de taureaux et chevaux sur le territoire camarguais se pratique sur un mode extensif. Unique sur le sol français il est étroitement lié à la vie locale d’un point de vue économique, écologique et surtout social et culturel. Les Camarguais ont valorisé, par un élevage spécifique et adapté, les zones les plus hostiles et infertiles que sont les marais et les sansouïres. Taureaux et chevaux, résistants et peu difficiles, se nourrisent des graminées sauvages comme les avoines, les bromes... disponibles dans les "enganes" (sansouïres) et les près salés.

 

L'élevage se pratique ici sur le mode traditionnel extensif, sur de grands espaces naturels, en semi-liberté. Le mode de vie et le territoire très spécifique sur lesquels évoluent les troupeaux ont influencé les caractère morphologiques et les capacités génétiques des animaux.

 

La "Raço di biòu"

Race de taureau autochtones élevés en Camargue, agréée officiellement en 1999 par le ministère de l’agriculture, «la « raço di biòu ». Le biòu, le bœuf en occitan provençal, est un taureau castré vers l’âge de 3,4 ans.

Il se caractérise par une petite taille (1,20 m pour les vaches à 1,3 m pour les taureaux), un pelage brun foncé à noir, des cornes longues et fines en forme de lyre ou de gobelet dressées vers le ciel. Son poids moyen, 300 à 450 kg, la finesse de son corps nerveux font de ce bovin un animal de jeux plutôt qu’un animal de travail.

 

Sauvage, oui. Mais surveillé !

Les taureaux sauvages et apparemment libres au regard du néophyte, sont en réalité regroupés en troupeaux contrôlés appelés manades. Les animaux d’une manade sont élevés par les manadiers (propriétaires-éleveurs), aidés des gardians, essentiellement  pour les jeux taurins traditionnels comme la course camarguaise.

 

 

 

 

 

Pour le maintien de cette race classée, les éleveurs soumettent leur cheptel à une sélection rigoureuse, en vue de conserver les caractères spécifiques de l’espèce. Chaque éleveur marque, lors de ferrade, les jeunes animaux de la manade. Les marques à feu, appliquées au fer sur le pelage et les « escoussures » sont propres à chaques élevage.

 

 

 

Aujourd’hui les taureaux pâturent sur de vaste terres entourées de clôture (appelées barrages) faites de bois et de fils de fer barbelé et n’ont plus besoins de la surveillance permanente des gardians. Cependant le manadier continue à faire appel à de nombreux gardians amateurs pour les aidés dans certaines taches comme le triage, la ferrade ou la conduite des bêtes vers les arènes. Ces gardians « amateurs »,  sont attachés à une manade particulière. De toutes origines et de toutes conditions sociales, ils ont un métier par ailleurs et participent à la vie de la manade en fonction de leur temps libre.